Fascination, nf.
Acte de fasciner, fait d'être fasciné, hypnotisé.
Attrait irrésistible, séduction.
Attrait irrésistible et paralysant exercé par le regard sur une personne, un animal.
Enchantement.
ex : Être sous la fascination de qqn, de qqc. (Amiel, Journal,1866, p. 114).
Subir la fascination de qqn, de qqc. Tous les caprices de celui qu'elle a soumis et qu'elle tient sous l'empire d'une fascination invincible (Chateaubr., Mém.,t. 3, 1848, p. 19).

Hypnose : Elle génère la fascination en autrui, dotée d'un certain magnétisme qui lui confère la capacité de modifier la conscience de sa cible. De son regard elle capte  l'attention et c'est sa voix qui guide doucement vers un sommeil artificiel. L'hypnose doit être un minimum consentie pour fonctionner, permission généralement obtenue grâce à son charisme et renforcée par l'extrême sensation de bien-être que procure cet abandon. L'heureuse victime baisse sa garde et accorde sa confiance pour finalement se laisser aller dans les bras de Morphée. Cette modification de la conscience réduit sa volonté et permet au doué de manipuler son patin, avec une certaine marge de manœuvre. Les début restent en effet chancelants, l'endormissement n'est d'abord pas systématique et s'en tient à une simple captation de l'attention. La maîtrise graduelle du don permettra une meilleure emprise, une action prolongée - pouvant parfois aller jusqu'à une heure, et une influence plus extrême. Cela dépend particulièrement de la personne sur laquelle elle est exercée, le taux de résistance variant en fonction du caractère. Plus l'incitation ira à l'encontre des valeurs de la cible, plus il sera difficile de la faire plier. En cas de refus catégorique d'obtempérer, le doté et sa victime se mettent tous deux en danger et s'exposent à une perte de conscience, rompant ainsi leur lien. L'hypnose est une pratique qui se veut très douce malgré son aspect intrusif. Dans sa vocation la plus bienveillante, elle vise à soulager et encourager, à s'aligner à la volonté de l'hypnotisé, créer une communion entre les deux êtres, mais elle peut également s'avérer très destructrice à des fins plus sombres. Il est ainsi possible d'influencer les actions et la parole au cours de l'expérience - et non après, soigner une addiction ou encore permettre à l'hypnotisé d'accéder à certains souvenirs enfouis. Selon son intensité, elle peut laisser la cible dans un état de fatigue s'il a tenté de résister, ou avec une grande énergie s'il s'y est volontiers prêté. Le surnaturel quant à lui sera d'office accablé d'une grande fatigue et n'aura pas d'autre choix que d'aller somnoler voire dormir, allant de quelques minutes à plusieurs heures selon l'effort fourni.
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9 JANVIER 1998 - naissance C'est dans la nuit et le froid de l'hiver que t'as poussé ton premier cri, un appel au combat, à la vie. Au combat pour la vie. Tes proches se souviennent d'une naissance compliquée avec un bébé qui tarde à respirer, comme s'il t'avait fallu quelques instants pour prendre ta première grande décision, contempler le monde et accorder une chance à cette nouvelle incarnation. Aujourd'hui tu te plais à croire que ce jour fut marqué par un accord tacite entre toi et les Dieux, une promesse de surpasser l'humanité. La tienne et celle des autres. De t'élever à leurs attentes et d'être sanctifiée pour ta fidélité.
Deuxième fille de la famille avec une sœur de douze ans ton aînée, on te perçoit comme un signe du destin, une brise fraîche qui ravive l'équilibre bancal des Halvorsen. Ton arrivée est célébrée par tous et déjà l'on te couvre d'offrandes et des meilleures intentions. Enfant prodige, tu fascines de par la profondeur de ton regard, la vivacité de ton esprit, t'es de ces bambins qui ne laissent pas indifférent, qui font sourire malgré eux même les moins sensibles. Qui donneraient presque envie d'en avoir un, comme on voudrait d'un petit chien. Si la vérité peine à se dévoiler, il suffit de creuser un peu pour la distinguer. T'es un bébé de la dernière chance Sage, l'enfant procréé pour préserver les liens qui le languissent.

MARS 1997 - flashback Après une énième dispute, la redoutée séparation fut actée entre le couple Halvorsen. Le père réuni ses affaire, fait ses adieux à sa fille, ignore sa femme et quitte le foyer. Le silence y règne quelques temps, mais pas suffisamment. A la manière d'un lapin qu'on sortirait de son chapeau, la mère se dégotte un nouveau petit ami, et, femme-enfant qu'elle est, se lance dans un nouveau projet de bébé avec l'inconnu.
Enceinte de quelques semaines, le géniteur ne convient finalement pas à ses attentes et réalisant son erreur, elle met fin à leur relation. Elle garde néanmoins l'être qui grandi en elle, et reprend contact avec son être aimé - le vrai - qui, attendri, fini par revenir y voyant une seconde chance et accepte donc d'élever l'enfant d'un autre.

JUIN 2000 - enfance Enfant chérie, tu n'es jamais seule, telle le soleil tes proches gravitent autour de toi sans jamais rien te refuser. En voyant ta sœur grandir, ta mère craint de t'avoir offert la même enfance que la première, sans compagnon et entourée d'adultes. Un petit frère ne tarde donc pas à s'ajouter à la fratrie, inconditionnel premier ami. L'attention se détourne de toi mais tu la partages de bon cœur sans jamais ressentir la moindre jalousie à son égard.
A la même époque, les finances de la famille s'amoindrissent, l'industrie minière ne rapporte plus et la ville songe sérieusement à fermer les mines. C'est la dégringolade pour les Halvorsen, dont la subsistance ne tenait déjà qu'à un fil. Nombre de mineurs sont licenciés tandis que ceux qui restent doivent travailler davantage, situation qui concerne directement ton père dont la santé s'esquinte en silence, toujours plus profondément dans la roche. La fragilité mentale de ta mère s'accentue, ravivent ses démons les plus profonds. La mise en danger des enfants devient constante, entre la rareté des repas et les épisodes mélodramatiques sur lesquels nous aurons la décence de ne pas nous attarder.
Si la venue de ton frère n'a pas déclenché de cruel manque d'attention, c'est la pauvreté qui s'en est chargée. Le sentiment d'abandon, la responsabilité de se comporter en adulte pour compenser l'impuissance d'un père et l'incapacité d'une mère, tous deux malades. Y avait cette pression à se montrer à la hauteur, faire face à leurs exigences mais aussi aux tiennes. Tes parents n'étaient pas les seuls à te souhaiter un avenir meilleur, tu le voulais également. Au cours des années t'as noté toutes les erreurs commises par ces adultes désemparés et fait le vœux de ne jamais les reproduire.

ÉTÉ 2005 - enfance (2) Le désir d'élévation était partagé par les trois enfants Halvorsen, mais c'est tout de même avec surprise que tu observes ta sœur faire ses bagages pour quitter le nid. Du haut de tes sept ans tu n'as pas la maturité pour comprendre sa décision, et tout ce que t'y vois c'est un énième abandon. Celle qui t'a élevée comme une seconde mère te laisse aux soins de la première, alors silenciée par les médications.
Malgré son départ d'Oslo, vous ne vous êtes pas perdues de vue. Ses retours à la maison sont restés réguliers, car chacun de vous est lié par une corde invisible ne vous permettant pas la moindre fuite de l'univers Halvorsen. Face à cela, tu t'es également promise de ne pas céder à l'appel du sang lorsqu'il te faudra fuir pour ta vie.

PRINTEMPS 2016 - Hades (1) Ta scolarité touche à sa fin et tu peux déjà entrevoir la liberté qui t'attend, avec la promesse de ta future vie de jeune adulte. En cours, tu te surprends à rêvasser, à lever le nez de tes bouquins pour observer ce qui t'entoure. Photographies mentales de ces derniers instants passés au lycée, tu t'attardes sur les détails que t'as pourtant toujours ignoré. Tes professeurs et camarades de classe deviennent des sujets d'étude et sources d'inspiration, en guise d'escapades à ton propre quotidien. Dans ton appréciation de la beauté, tu cherches l'authenticité et la complexité. C'est dans ce contexte que la pureté s'offre à ton regard enfin attentif. Une explosion de sentiments et de sincérité, une souffrance née d'un amour véritable, une obscurité si profonde qu'elle en devient aveuglante. Dans sa douleur il te laisse distinguer l'essence même de son être, toute de nuances et de contradictions et tu le découvres autrement qu'à travers le masque qu'il revêt en société. Les jours s'écoulent et les paroles cinglantes autrefois échangées le sont désormais un peu moins, les regards s'adoucissent et de la rivalité naît une curieuse mais délicieuse complicité. Imprévu et réprouvé, cet amour n'en est que davantage captivant, comme un objet précieux que l'on cherche à préserver.

SEPTEMBRE 2016 - études Dix-huit ans, la majorité. Le moment idéal pour prendre ton envol. Dans la précipitation tu t'inscris à l'université en Economie-gestion, persuadée que ce serait la solution pour te sortir de la crasse et la misère. Les premières semaines de cours défilent mais jamais la magie n'opère. L'ennui te prend, pour finalement laisser place aux doutes et à la panique. Tu questionnes donc fréquemment ta mère spirituelle, Freyja, sur la décision à prendre, le chemin à emprunter.
C'est lors d'une sortie entre amis que ta vocation te frappe en plein cœur, au point que mêmes les pires excès ne purent ne faire oublier cette partie de la soirée. Le souvenir que cela t'a laissé a des airs de rêves. Lumières éblouissantes, musique enivrante. Et les paillettes. Et les corps. Et les voix. Et les saveurs sur ta langue, les sensations sur ta peau. La beauté du monde du spectacle te percute comme une réalité désormais impossible à ignorer. La voilà ta voie.
Le premier semestre s'achève donc sur cette révélation et tu entames ta réorientation en Arts du spectacle, sans la moindre crainte ou regret. Plus jamais.
Les soirées de ce genre se sont succédées pour éveiller en toi ces sensations que tu n'avais jamais expérimentées. Le luxe, les excès, tout ça t'était totalement inconnu et si une partie de ton âme y adhère, tu peines à t'y abandonner complètement, retenue par ton éducation et le caractère que tu t'es forgée. T'as envie, mais t'as peur Sage. Tu admires autant que tu juges, partagée entre deux extrêmes que tu t'efforces à concilier.

MAI 2017 - Hades (2) Ton chemin de vie prend forme sous tes yeux, modelé par tes choix et ambitions, mais c'est seule que tu te projettes dans l'avenir. Ta relation avec Hades n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était, troublant tes pensées et indirectement le futur pour lequel tu travailles tant. Les papillons de vos débuts se sont envolés pour laisser place au doute et à l'angoisse, et, lorsque tu penses à lui, t'en viens à ressentir la même culpabilité que lorsque tu penses à ta famille. Parce qu'Hades est devenu l'ambassadeur de tes pensées parasites, désormais un rappel constant que tu ne seras jamais assez bien pour un Walaz doublé d'un Surnaturel. T'es rongée par un panel d'émotions frôlant l'immoralité : jalouse de son ascension, honteuse de vos différences, méfiante à l'idée qu'il t'attire dans sa déchéance, et terrifiée qu'il puisse un jour cesser de t'aimer. La rupture se présente donc comme l'unique solution et, dans ta tentative de mettre fin à l'ultime lien entre toi et ton passé, Hades s'assure que t'y sois à jamais enchaînée. Qu'importent ses réelles intentions lorsqu'il use de son don, le résultat en demeure le même. La psychose d'insinue en toi et ne te quitte pas, car si les effets s'estompent, tu deviens alors l'architecte de ta propre prison. Ainsi, plus tu résistes à l'appel, plus tu t'enlises dans la névrose et replonges dans l'obsession.
et tu résistes, t'enlises et replonges.

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